dimanche 9 septembre 2012

Récit du 29 juillet : J+21

J+21 : Refuge Jean Arlaud du Portillon (2570m) - Col inférieur de Literole(2983m) - Barranco de Remuñe - Hospital de Benasque - Pllan dels Aigualluts(2050m)
D+965

D-1485
Prise la veille : le lac,
le refuge, le col...
Jolie mer de nuage à Jean-Arlaud
Cette première nuit en refuge fut vraiment délicieuse, nous n'avions pas oublié les bouchons d'oreilles évidemment. A noter que ce refuge, et c'est rare, dispose d'une alimentation en 220v, ce qui permet de recharger les APN, mobiles, etc... Tout y est électrique, sans aucun souci d'économie d'ailleurs... Merci aux turbines du lac du Portillon : c'est EDF qui régale. Nous mangeons nos céréales dans la cuisine du randonneur et partons avec Durian, le hollandais, et plus loin une recrue supplémentaire : Bertrand qui commence aujourd'hui un tronçon de hrp (il veut aller jusqu'en Andorre). Nos 2 nouveaux compagnons du jour sont des semis-adeptes de l'ultra-léger... enfin, si on en juge par leur sac.

Durian en haut, Carine au milieu
j'entame la cheminée
Le col est proche.
Les sommets sont pris et il fait frais mais cela semble moins menaçant que la veille. Le challenge du jour est donc la descente du col inférieur de la litérole et son névé très pentu... Nous partons vers 7h30. Le contournement en surplomb du lac nous fait l'effet d'une bassine d'eau glacée au visage. Plus loin nous ratons apparemment un virage puisque nous nous retrouvons trop loin au pied d'une cheminée d'une dizaine de mètre : un brin d'escalade dont je n'ai aucun souvenir lors mon dernier passage. Enfin de retour sur la sente cairnée dans la pierraille puis c'est le névé d'abord peu pentu puis de plus en plus raide  qui oblige à piquer un peu de la pointe. La progression est rapide et nous voilà au col, à presque 3000 mètres, venté et dont les nuages viennent régulièrement faire la visite. La vue sur le versant espagnol tient ses promesses : c'est effectivement magnifique et bien bien raide. 
En se retournant :
le plus dur est passé !
On va où déjà ?
Heureusement pour nous, l'enneigement est plus faible que d'habitude cette année et l'été est déjà bien avancé : des ilots rocheux dépassent par ci par là qui nous fourniront des points d'appuis pour la descente. Bertrand a mis ses crampons, nous, nous serrons les fesses et j'ouvre le bal, m'appuyant en amont sur un bâton raccourci au max en guise de piolet, taillant des marches du talon en lacets successifs, visant les ilots. Au bout d'une 1/2 heure de ce petit jeu les névés cèdent la place à la roche et au cailloux.
Durian, l'hydrologue des polders,
scotche... sans voix
En se retournant  avant de plonger
adieu Litérole !

Derrière nous  le col résiste encore à  la grisaille : une chance d'avoir pu le passer dans de bonnes conditions. Les cairns nous amènent dans la vallée  de la Remuñe : magnifique. Vers 1900m un sentier enfin, et nous nous arrêtons dans une forêt clairsemée de pins à crochets pour y manger. Bertrand nous paye ensuite un verre à l'Hospital de Benasque ( ça capte !).
Le reste n'est qu'une promenade de santé jusqu'au Trou du Taureau , "Forau dels aigalluts", la  célèbre perte.  Le torrent énorme tombe en cascade dans un trou et disparait dans le fond sableux : magique !  Encore plus magique en sachant que l'eau réapparait côté français dans la Garonne.

Cette eau va disparaitre
sous nos yeux !
La génisse espagnole est curieuse
Nous poussons jusqu'au fond du Pla des Aigalluts. Petite toilette, lessive et nous plantons la tente au pied de l'Aneto sous la surveillance étroite des vaches espagnoles. Celui qui a essayé de dormir, avec à l'extérieur une vache, la cloche autour du cou et  broutant à 30 cm de la tente comprendra... Logiquement, une fois l'herbe tondue rase tout autour de nous et miné les alentours de galettes parfumées aux herbes, elles nous laissèrent à nos rêves. Encore un gros morceau de passé, le baromètre de la confiance reprend du galon et demain c'est le toit de notre hrp avec le Tuc de Mulleres avant de retrouver Vince et Anne-Gaëlle !

La veille <<<......................... >>>Le lendemain

2 commentaires:

  1. si si ! en 2007 nous avions déjà fait la meme erreur et avions effectivement emprunté une cheminée !( photos à l'appui )
    sinon c'est toujours aussi beau vers le perdiguére!!
    karine

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  2. En effet ! Je viens de passer en revue les photos de 2007. Notre nuit à la cabane d'Arrouge, Carine et moi le lendemain matin la tronche toute bouffie... on a jamais su pourquoi ! Faut dire qu'elle ressemblait plus à une poubelle qu'autre chose quand nous y étions arrivés...

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Commentaires, remarques et p'tits coucous !