mercredi 19 septembre 2012

Récit du 3 août : J+26

J+26 : Refugi d'Enric Pujol (2280m) - Noarre (1600m) - Coll de Certascan (2570m) - Refugi de Certascan - Estany de Romedo de Baix (2030m)
D+ 1200m
D- 1450
L'abri Enric Pujol, du solide !
Retardateur au petit matin
Départ confortable à 7h45 de l'abri, nous faisons une petite séance photo souvenir au retardateur. Descente tranquille dans cette vallée, un peu glissante. On flâne un peu, nous arrêtant par exemple à une cabane pastorale ouverte et pas mal du tout, avec un vaste bas-flanc. Bien plus bas, aux cabanes de Noarre, un panneau "Espais de Memoria" nous apprend qu'elles servaient de base arrière aux républicains pendant la guerre d'Espagne. Marc nous propose de faire la route ensemble jusqu'à Certascan, nous le suivons donc tant bien que mal.
Cabane de Pleta Palomera (?)
Marc nous annonce au bout de 400 mètres de montée que nous montons à 500m/h d'après son GPS. Notre rythme habituel est plutôt de 400m/h maximum... Je suis le premier à montrer des signes de faiblesses. Je dois d'ailleurs admettre définitivement ce que j'ai remarqué depuis plusieurs jours : Carine est maintenant meilleure que moi en ascension, surtout au delà de 400 mètres aux altitudes moyennes autour de 2000m, je lui cède 2, puis 5 puis 10 puis 20 mètres... J'ai perdu en résistance ce que j'ai gagné en endurance, sans doute à cause des kilos perdus : mes faibles réserves de gras au départ ont totalement disparu mais ma masse musculaire a aussi fondu, même au niveau des jambes. Mon métabolisme tire son carburant principalement de ma ration alimentaire quotidienne, insuffisante. L'impression d'avoir le moteur bridé...
L'immense Estany de Certascan
apparait.
Refugi de Certascan
Nous allons ainsi jusqu'au col de Certascan par le GR11 ; pas du tout envie de tenter une nouvelle Veronnade sur la fin ! Après une descente très rapide, facilitée par nos sacs allégés, nous sommes au refuge de Certascan à 13h30 près du lac énorme du même nom. Marc nous paye un bière et nous discutons un dernière fois sur la table dehors. Merde c'est dur, va falloir se quitter, on a, je crois, autant les boules tous les trois. S'il n'était notre obligation de rejoindre l'Ariège et nos potes ravitos le lendemain via le port de l'Artigues, nous aurions bien poursuivi notre route tous les 3.
Un âne chargé de PQ arrivant de la vallée pour ravitailler le refuge nous déride un peu, nous échangeons nos adresses et ce sont les adieux. Notre ami s'éloigne, tache brune-orangée tannée de soleil. Il y a un truc qui se presse et bouillonne dans nos poitrines. Dans cette traversée, nous sentons que plus les étapes défilent et plus l'esprit prend de l'importance, gonfle, écrase le corps docile de sa supériorité pour maintenir le rythme. Une partie de moi se lève, met le sac au dos et le rejoint en courant pour lui taper sur l'épaule : "Tu crois quoi Marc ? Qu'on allait  te laisser partir comme ça tout seul ?".......... Mais la silhouette disparait dans la pente et nous restons figés là sur notre banc dans nos goretex avec nos regrets impuissants. Car dans nos têtes, il y a aussi le jour de repos dans 24h à Vicdessos, les retrouvailles avec Emelie et Guillaume mon frère, Charly, Claire... Le nutella, le miel, la viande au barbeuk, le pain, le beurre ! Et notre sac de ravito  !

Bivouac à l'Estany de Romedo
de Baix
Nous repartons après le repas de lyo, devant nous un groupe de randonneur Nantais avec des sacs d'une taille hallucinante : des 70 litres chargés ras la cheminée. Nous apprendrons plus tard que deux ou trois d'entre eux font la HRP par tronçon d'une semaine tous les ans, des amis les accompagnent à l'occasion. Nous les doublons peu avant l'estany de Baix  juste avant un passage câblé. Nous nous arrêtons à l'autre extrémité du vaste lac et plantons la tente sous la pression des moustiques encore une fois.  2 techniciens environnementaux font des relevés  au beau milieu du lac sur un zodiac. Demain c'est la France et l'Ariège en un 1/3 d'étape habituelle. Nous savourons par avance notre succès : nous aurons rempli notre contrat avec 2 jours et 1/2  d'avance.
La veille <<<......................... >>>Le lendemain 

2 commentaires:

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    1. Mince Karine ! Désolé, j'ai confondu le bouton "répondre" avec celui "supprimer"... Quel boulet ! Bref pour répondre à ton message disparu : se séparer de Marc était de toute façon inévitable, il nous a tiré vers le haut, comme avant lui l'ont fait Guillaume et Véro, et même Durian pour Colomers mais on aurait jamais pu suivre son rythme plus de quelques jours. Lui-même a dû s'arracher pour finir son pari : il devait boucler sa traversée 8 jours plus tard. Nous en avons mis 4 de plus. Et oui, nous échangeons des nouvelles les uns les autres. D'ailleurs je soupçonne Marc d'être aussi assidu que toi au blog même s'il est discret ! Nous comptons bien faire un p'tit tour dans l'Isère l'été prochain. Mais rassure-toi, nous n'en avons pas fini avec les Pyrénées au contraire ! Les traverser ce n'est pas les connaître, c'est juste avoir lu une phrase par page d'un beau livre.

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