dimanche 30 septembre 2012

Récit du 9 août : J+32

J+32 :  Abri de la Guimbarde de l'estany de Lanos (2230m) - Puig Carlit (2921m)- Les Bouillouses - Coll del Pam - Pyrénées 2000 - Col de la Perche (1580m) - Eyne - Orri de Baix (2040m)
D+1450m
D-1640m 

Orion coiffe le Carlit
Une date spéciale pour nous : du 9 juillet au 9 août, plus d'un mois que nous tenons ce rythme. L'heure déjà d'un petit bilan intérieur, plutôt agréable : nous avons l'impression à la fois d'être partis hier et pourtant depuis des mois, l'envie d'en finir et pourtant que cela dure encore et encore ! L'impression croissante que ce que l'on va ressentir en voyant la Méditerranée ne sera pas comme on se l'était imaginé avant de partir...
Panorama ouest
Toujours est-il qu'aujourd'hui c'est du sérieux :  nous nous apprêtons à souffrir car c'est un peu l'étape de la mort niveau kilométrage (11h de marche...+ les pauses !).

C'est tout droit.
Mais cette difficulté physique est éclipsée par la pression de rater notre rendez-vous avec la poste restante de Pyrénées 2000 où nous attend notre colis de ravitaillement. Il va falloir viser juste : cette poste, à 8 heures de marche et un pic à gravir de notre position, est ouverte de 14h à 16h. Le réveil sonne donc à 5h15, et le départ une heure après à la frontale pendant quelques minutes. Le temps de traverser en silence le campement  de la colo catalane et de se chauffer un peu vers l'étang des Forats. Nous nous prenons en pleine poire au petit matin le mur d'éboulis fins, vertical et physique. 
La progression est régulière et à 8h nous posons le pied sur le sommet, superbe !  Nous avons pourtant été devancés de quelques minutes par 3 jeunes ayant bivouaqué versant ouest et montés sans les sacs. Sympas, nous discutons ensembles avant qu'ils redescendent et nous laissent profiter des lieux seuls de longues minutes, le temps de grignoter, prendre des photos et... de téléphoner à Karine pour lui souhaiter un bon anniversaire !  Nous redescendons si distraitement par la voie est que nous dévalons l'éboulis instable au lieu de prendre l'itinéraire normal. Quelques minutes de perdues, qu'importe ! 
Un pic inédit
Au pied du pic nous commençons à croiser une procession sans cesse croissante de randonneurs qui n'ont rien à envier pour beaucoup à ceux du chemin de Compostelle ! C'est visiblement une destination très touristique ce pic Carlit ! La situation s'aggrave encore aux abords des multitudes de lacs des Bouillouses : c'est pourri de randonneurs parfumés dont les vêtements et les sacs laissent parfois exhaler l'odeur si reconnaissable du neuf tout juste sorti du magasin. Les sentiers sont usés par les passages qui déchaussent les racines patinées des résineux et polissent les pierres. Tellement de monde qu'il est impossible de prendre une photo sans avoir 25 pèlerins dans le viseur, de quoi gâcher la beauté du site.

Un panneau pas assez grand ?
Personne dans le champ !
Nous rêvons  d'y revenir en hiver ou plus encore à une époque d'avant le tourisme de masse ! Nous quittons vite ce paradis perdu par la route d'accès puis prenons un sentier devant nous conduire à Pyrénées 2000 par le col de Pam où nous mangeons vers 13h. Il était temps, j'étais claqué, cela fait déjà près de 7 heures que nous sommes partis. A 14 heures nous faisons l'ouverture du bureau de Poste, la postière ouvrant la porte, un énorme colis dans les bras qui s'avèrera être le notre ! Nous voilà donc déballant notre barda sous un soleil écrasant, nous réapprovisionnons les sacs et repostons le colis chez nous avec tout ce que nous avons en trop : 1 cartouche  de  gaz, du PQ, 2 cartes, des feuillets de notes, 1 kg de céréales, du lait en poudre, 500grs de dattes 1er prix immondes. Nous repartons soulagés (merci Flav et Vivi ! Quel timing cette poste restante !). Un peu plus loin nous faisons un arrêt dans un supermarché puis en terrasse d'un salon de thé. Un gamin effronté de 13 ou 14 ans au nez aussi délicat que le nôtre se plaint auprès de sa vieille peau de mère juste derrière nous : " Arrr ! Ils sentent mauvais ! J'aimerais pas aller dans leur voiture ! "  Ça nous fait rire : un bon  résumé de notre situation : 2 piétons de la montagne cramés  recuits de sueur dans un monde où l'automobile climatisée règne.  Je lui dirais d'où on vient qu'il ne comprendrait pas mieux : sa crasse à lui est culturelle et sociale, autant l'y laisser. La suite est difficile, un calvaire, nous devons faire encore 5 kms avec nos sacs chargés sur un bitume brûlant au plus chaud de la journée avant d'atteindre Eyne où il nous restera encore 2 heures pour remonter la vallée : de la folie ! Notre salut  viendra, avant même d'atteindre Bolquère, d'un Biterrois qui arrêtera son 4x4 à la vue de nos pouces en l'air ! Wahoooo ! Bénis soient tous les Biterrois sur 15 générations ! Il nous dépose pile à la sortie d'Eyne : une bonne grosse heure de gagnée.

Claqués mais heureux !
 Nous remontons la vallée jusqu'à l'orri de Baix, impossible de planter un tente avant de toute façon. Juste le temps de prendre une tisane et de se laver dans le torrent et le soleil disparait derrière la crête. De l'autre côté toujours écrasé de lumière le Carlit est loin, si loin, nous avons réussi ! 



La veille <<<......................... >>>Le lendemain 

2 commentaires:

  1. oui je vous remercie encore beaucoup pour votre appel!
    la classe! : au sommet du carlit ( que nous avions fait avec fred : quand nous étions jeunes...:très bon souvenir!)
    BISES
    karine

    RépondreSupprimer
  2. Un moment qu'on oubliera pas ! :-*

    RépondreSupprimer

Commentaires, remarques et p'tits coucous !