D+ 1365m
D- 1400m
Nous démarrons cette étape un peu plus tôt vers 6h45, aidé par une mise en route rodée. Malgré la presque obscurité du refuge et la nécessité de ne pas trop faire de bruit pour ne pas déranger le trio, 3/4 d'heure après avoir ouvert l’œil nous sommes prêts.
Aube au sud-est |
Touche pas au grisbi ! |
Nous descendons à travers une forêt silencieuse vers Las Illas, un vieux hameau perdu au fond des bois, avec un coteau bêtement appelé "Super-Las Illas" où sont situés les villas neuves et friquées. La journée va être longue avec cette chaleur ! Nous remontons plusieurs GR10istes partis d'Hendaye eux aussi : un couple de hollandais, puis une jeune femme bien chargée, seule et sans bâtons.
A l'approche du "Mas Nou" une rencontre improbable : un mec vêtu simplement de son chapeau, de ses lunettes et d'une paire de godillots est à 4 pattes près de son 4x4 dont il manque la roue avant... un autre type, habillé lui, est venu prêter main forte. Le "Mas nou"... c'était donc ça !
Plus loin un âne s'est entiché de nous et clopine à nos côtés : mince ! Moi qui craignais redescendre de la montagne barbu, un troupeau de brebis à mes basques, voilà que c'est un âne que je vais ramener ? Il se décourage finalement et nous finissons par atteindre la route bitumée descendant au Perthus. Côté espagnol, le spectacle de l'incendie géant à peine refroidi est terrible : d'aussi loin que porte la vue, en plein sur le tracé du GR11, tout est calciné. Côté français les flammes sont à peine venues lécher le fort.
Compagnon de route |
Voir la mer sur la carte... |
Le chemin diffère du Topo Veron, comme attendu : il monte d'abord raide puis plus régulièrement par un chemin forestier, hélas pas vraiment à l'ombre et sans jamais une source. Je trouve dans la poussière une vieille montre altimètre sans bracelet : fonctionnelle !
Borne 580 au dessus de Perthus |
Forêt des Albères |
Après cet instant de gloire inattendu nous repartons regonflés comme des bibendums. Mais le plus plaisant est à venir. Une fois grimpée la hêtraie magnifique, à sa lisière un vieil homme est assis sur une pierre en marcel et bâton ferré. Il entame la conversation avec nous :" Dites jeunes gens, voulez-vous que je vous raconte quelque chose ?" Nous acceptons de bonne grâce, sachant la fin d'étape proche. Et le voilà nous contant, entre autres et dans sa verve catalane, l'histoire des trous à neige où les anciens gardaient la glace pour l'été. Il nous donne ensuite quelques détails sur sa vie, en échange de quoi nous lui dévoilons notre traversée en cours. Revigoré, le vénérable de 85 ans se lève , brandissant son bâton et des étincelles dans les yeux, il nous adresse une touchante bénédiction en catalan.
Derrière les antennes de Neulos, Mare Nostrum |
Confortable refuge de Tagnarède |
Nous repartons en sandales les godasses à la main jusqu'au refuge en lisière de forêt et de crête. Personne à part la tente d'un couple d'écossais sur le GR10 depuis le 20 juin !
Nous nous installons pépères dans le refuge, ouvert d'un coup d'épaule. Nous sommes presque à court de gaz, j'utilise pour la tisane des
tablettes et un petit réchaud Esbit trouvé dans la cabane forestière de
l'Estanyol quelques jours plus tôt. Le petit réchaud à plier et les vapeurs fortes de la combustion
des 2 pastilles me transportent à l'époque où, en treillis-rangers, nous jouions à la guéguerre avec mes infortunés camarades ! Comment oublier... D'ailleurs, tout a un goût spécial ce soir, comme de manger assis à une table notre dernier repas chaud de la traversée.
Nous commençons l'exercice intérieur d'un retour à la civilisation. Mais nous ressentons surtout une immense plénitude : demain Banyuls... le jour de gloire est arrivé !
Nous commençons l'exercice intérieur d'un retour à la civilisation. Mais nous ressentons surtout une immense plénitude : demain Banyuls... le jour de gloire est arrivé !
La veille<<<...............>>>Le lendemain
Alors comme ça on raconte ce qui ce passe dans la montagne? je ne sait pas si vous avez demander aux gens dont vous parler dans ce récit s'ils était d'accords que l'on parle d'eux et de l'endroit ou ils habite. Moi je vais venir chez vous voir ce qui si passe et le poster sur internet, je ne sais si vous seriez d'accord?
RépondreSupprimerBonsoir Anonyme, il ne nous semble pas avoir traversé de terrains privés cependant merci de me préciser par mail la partie du récit qui vous dérange et en quoi vous êtes directement concernés, et je verrai ce que je peux faire ! Cordialement,
RépondreSupprimerFranck